Comme le site du SPF Justice l’affirme: « Une politique pénitentiaire destinée à prévenir la toxicomanie [en prison], à la gérer et à en limiter les effets est (…) indispensable. Ainsi, ces détenus pourront reprendre avec succès leur place au sein de la société et auront moins de risque de retomber dans la toxicomanie. »

La circulaire ministérielle n°1785 du 18 juillet 2006 relative à la problématique de la drogue impose, entre autre, la création d’un groupe de pilotage central au sein de l’administration des établissements pénitentiaires ainsi qu’un groupe local dans chaque prison.

Les groupes de pilotage locaux drogue (GPLD) sont devenus avec le temps des organes indispensables à la bonne collaboration entre les professionnels des prisons et les services extérieurs, au bénéfice des détenus.

Malgré cette nécessité, peu de groupes locaux continuent à se réunir que ça soit par manque de moyen humain ou de volonté de la part de la direction de l’établissement. De même, le groupe de pilotage central drogue qui doit définir la politique et les directives à mettre en œuvre par les groupes locaux ne semble plus s’être réuni depuis plusieurs années.

La concertation Assuétudes Prisons Bruxelles et la Fédito bruxelloise ont déjà tenté de vous interpeller à ce sujet à plusieurs reprises, sans obtenir de réponse de votre part.

Je me permets donc, Monsieur le Ministre, de me faire le relais de ces associations afin d’attirer votre attention sur cette problématique. Pouvez-vous, dès lors, me dire, Monsieur le Ministre :

– Etiez-vous au courant de ce problème ?

– Que comptez vous faire pour que la circulaire ministérielle de 2006 soient effectivement appliquée dans toutes les prisons ?

– Dans votre plan Justice, vous annoncez qu’un plan de santé global pour l’organisation des soins de santé pour détenus et internés est en cours de rédaction ; ce plan devant tenir compte « des besoins spécifiques des groupes cibles (comme les détenus toxicomanes) ». Pouvez-vous me dire quand ce plan sera finalisé et que prévoira-t-il comme dispositions spécifiques en matière de toxicomanie ?

Koen Geens, ministre (en français) : Nous devons investir davantage de moyens en matière de lutte contre la toxicomanie en prison. Les instructions restent d’actualité et continuent d’être appliquées sur le terrain. La concertation avec les Communautés continue à fonctionner. Un traitement de substitution a été testé avec succès à Lantin. La lutte contre la toxicomanie reste une priorité, malgré les difficultés résultant des mesures d’économie.

Les discussions concernant un plan de santé global sont en cours avec ma collègue en charge de la Santé publique. Il est trop tôt pour communiquer des résultats concrets.

La prise en charge des détenus toxicomanes fait bien partie de la discussion.

Gilles Vanden Burre (Ecolo-Groen): Il est intéressant que vous souligniez que des discussions ont lieu avec les autorités de la Santé concernant le plan de santé global. Je relayerai la question auprès votre collègue compétente en cette matière.

La question fondamentale est de savoir si les toxicomanes ont leur place en prison.

Question orale en commission de la Justice le 21/07/2015.