Ne dites pas lancement de campagne électorale. Dites « lancement d’un travail programmatique déjà amorcé en juin », corrige le coprésident d’Ecolo Bruxelles, Arnaud Pinxteren, en présentant lundi l’initiative « Samensemble ». De samen et ensemble. Soit le nom de code de ce « travail programmatique » qui sollicite la participation des Bruxellois. Parce que c’est avec Groen, et dans la volonté de « dépasser les limites communautaires » pour construire Bruxelles, qu’Ecolo se lance dans cette longue démarche de préparation de son programme électoral en vue des élections régionales, communales, fédérales et européennes qui se profilent à l’horizon 2018-2019.

Le principe ? Les élus Ecolo et Groen sont allés depuis le printemps dernier à la rencontre de multiples acteurs économiques, académiques et autres en Région bruxelloise afin de solliciter leurs attentes pour améliorer la vie des Bruxellois. « Les rendez-vous étaient étonnamment faciles à obtenir, se souvient Bruno De Lille (Groen). Quand ils sont sollicités, les gens expriment de nombreux souhaits. » Sont ressorties de ces rencontres de nombreuses idées, que les Verts ont regroupées en trois thèmes : Bruxelles au travail, Bien vivre à Bruxelles et Bruxelles pour les générations futures, sur un site web ouvert pour l’occasion.

Trois thèmes qui seront débattus successivement par les internautes durant six mois chacun – seul le premier thème est d’ailleurs développé sur le site web actuellement –, pour aboutir alors à l’élaboration du programme électoral vert proprement dit. Car les idées proposées à la discussion sont des idées à casser, comme on dit. « Ce ne sont pas encore des propositions, mais des idées qu’on souhaite partager avec les citoyens », insiste Gilles Vanden Burre, député fédéral (Ecolo).

Et comment s’y prend-on pour les casser, ou au contraire les soutenir ou les affiner, ces idées ? Selon une méthode bien dans l’air du temps. En cliquant sur les boutons « Like » ou « Dislike » qui figurent sous chacune des idées présentées. Ou en envoyant ses commentaires ou ses propres idées via le formulaire proposé sur le site.

« Le résultat de tout ce trajet formera l’ossature de nos priorités de campagne pour 2018-2019, commente Arnaud Pinxteren. On est dans une logique de construction politique et de dialogue qui est fondamentale pour Bruxelles. » Car en termes de dialogue, cette opération « Samensemble » ne constitue pas uniquement un rapprochement supplémentaire entre Ecolo et Groen, rappelle Bruno De Lille, mais aussi un rapprochement avec tous les Bruxellois. Et il ne s’agit pas d’une démarche électoraliste, mais participative qui « permet d’avoir le temps, d’évoluer » et, le cas échéant, de soumettre les idées soutenues par les Bruxellois à des experts afin d’analyser leur faisabilité, précise Gilles Vanden Burre.

Une façon peut-être d’écarter le risque d’aboutir à un énorme catalogue de bonnes intentions en guise de programme électoral, ce qui a pu être reproché aux verts lors de précédentes élections. « Nous sommes dans une logique d’entonnoir. Au terme du processus, il vaut mieux avoir trois bonnes propositions en voyant très clair et en y allant à fond qu’en avoir cent sans savoir prioriser, assure Arnaud Pinxteren. C’est peut-être quelque chose qu’on a appris du passé. »