Des fournisseurs belges en informatique pourraient être remplacés par des Indiens.

Selon une information publiée le 14 novembre dans De Standaard, bpost envisagerait de délocaliser 80 % de son service IT (informatique) en Inde, au prix de la suppression de 200 emplois. Le député fédéral Ecolo Gilles Vanden Burre a interrogé mardi, en commission Infrastructure, Alexander De Croo, le ministre des Entreprises publiques (Open VLD), à ce sujet.

Il lui a demandé de confirmer ou d’infirmer cette information, de l’éclairer sur le sort du personnel concerné et de donner les raisons pour lesquelles ce projet est sur la table. Le député a également voulu savoir si le ministre trouvait normal qu’une entreprise publique ait recours à de la délocalisation vers l’Inde, « un pays où le salaire moyen est de 128 euros par mois », ou vers des pays « où les standards sociaux et environnementaux sont très faibles, voire inexistants ».

Alexander De Croo a indiqué que la section IT de bpost comprenait 202 collaborateurs internes et 221 externes, ces derniers provenant de plus de 100 fournisseurs belges de services informatiques. « Dans le cadre de la stratégie à long terme de bpost, il a été décidé de confier l’IT opérationnel à un nombre plus limité d’acteurs. Ces fournisseurs remplaceront dès lors les collaborateurs extérieurs qui exécutent aujourd’hui ces missions pour bpost », a indiqué le ministre. « Seule la Control room de bpost va disparaître complètement, entraînant la perte d’emploi de sept collaborateurs et de deux managers. Il n’y a pas d’externalisation d’activités vers des pays à bas salaire », a-t-il précisé.

Pas de garanties

Pour Gilles Vanden Burre, ces réponses manquent cruellement de précision. « Le ministre n’offre aucune garantie quant au fait que les futurs fournisseurs de services informatiques ne seront pas issus de pays à faible coût salarial, ne serait-ce que via de la sous-traitance. bpost dit que l’appel d’offres n’est pas lancé, ce qui implique que ce plan est à l’étude. De plus, ‘De Standaard’ fait état de rumeurs sur une présentation d’offres de services indiens faite au sein de bpost », déclare le député.

Et il s’indigne. « bpost est une entreprise publique. Elle a donc un devoir d’exemplarité en matière de qualité de travail, de standards sociaux et environnementaux. Il y a un manque de considération envers la qualité du travail de ses 221 collaborateurs externes. »

« Aucun intérêt à privatiser bpost »

Le député Ecolo regrette aussi la possible privatisation de bpost, par le rachat de PostNL ou d’une possible autre entreprise. Le gouvernement fédéral, et le ministre De Croo le premier, n’ont pas fait mystère de leur enthousiasme dans ce dossier. « On a l’impression que l’objectif idéologique du gouvernement est de se débarrasser des entreprises publiques. Alexander De Croo se comporte plus comme le senior manager d’une multinationale que comme le ministre de tutelle d’une entreprise publique. Il n’y a aucun intérêt financier à privatiser bpost, aucun intérêt tout court, d’ailleurs. Que vont devenir le contrat de gestion et les missions de services publics ? C’est inacceptable ! »

Gilles Vanden Burre annonce qu’il réinterrogera Alexander De Croo sur l’externalisation et qu’il veut « une discussion approfondie sur la stratégie bpost/Post NL ».