ANTONY GEVAERT – BELGA
Publié le mercredi 08 février 2017 à 17h40 sur le site de la RTBF.

C’est parfois un casse-tête pour les organisateurs de manifs ; établir un itinéraire qui tienne aussi compte d’une zone neutre, une zone où les manifestations sont tout simplement interdites. Or, l’élaboration des itinéraires risque de se compliquer encore un peu. La commission de l’Intérieur a adopté mercredi, sur proposition du président de la Chambre, Siegfried Bracke (N-VA), une proposition de loi visant à installer deux nouvelles zones neutres sur le territoire: l’une autour du parlement de Wallonie à Namur, l’autre autour du parlement germanophone à Eupen.

La loi instituant la zone neutre vise « à prévenir et réprimer dans ce périmètre les atteintes au libre exercice des pouvoirs souverains établis par la Constitution et y impose l’interdiction de troubler les travaux parlementaires et de pénétrer sans motif légitime dans les locaux du Parlement. Il interdit aussi les rassemblements en plein air et les démonstrations individuelles« .

Parlement bruxellois à part

Actuellement, les institutions parlementaires fédérales, flamande et de la Fédération Wallonie-Bruxelles se trouvent en zone neutre ainsi que l’arrière du Palais royal. C’est le cas aussi pour la Grand-Place et le quartier européen . La proposition de loi étend la protection autour des autres parlements du pays.  Les parlement germanophone (Eupen) et wallon (Namur) ont déjà marqué leur accord, mais la  Ville de Bruxelles a  remis un avis négatif à la Chambre. Le parlement de la Région-Capitale étant situé au cœur de la zone la plus touristique.  Manneken Pis continuera donc d’alimenter les rues de l’Etuve et du Chêne en public. Un protocole d’accord sera conclu entre le parlement régional, la ville et la zone de police.

Le cdH a voté avec la majorité. Le PS et Ecolo se sont abstenus. « Nous ne sommes pas contre la sécurité des parlementaires mais il ne faudrait pas non plus transformer en forteresse la maison des représentants du peuple« , a indiqué Karine Lalieux (PS). Un amendement d’Ecolo-Groen visant à supprimer la possibilité de recourir à des entreprises privées pour assurer la sécurité des parlements avait été proposé, mais a été écarté, raison pour laquelle le député Gilles Vanden Burre (Ecolo) s’est abstenu.

A noter que l’élargissement des zones neutres, la nouvelle proposition de loi permet d’ancrer la base légale permettant de sécuriser les bâtiments des assemblées.